Bonjour à toutes et à tous.
Je m'appelle Thierry, j'ai 40 ans depuis peu, je suis né à Itteville où j'ai grandi et où je me suis installé sur l'exploitation familiale début 2017.
Passionné d'agriculture, d'innovation et de nouvelles technologies, j'oeuvre chaque jour sur l'exploitation pour faire cohabiter ces 3 passions dans un projet humain et sociétal, visant à nourrir une population de plus en plus nombreuse et de plus en plus exigeante.
L'agriculture que je pratique se veut frugale, c'est à dire faiblement utilisatrice d'intrants, qualitative et durable. L'enjeu des productions végétales est de produire une alimentation saine et de qualité (gustative et nutritionnelle), mais aussi de veiller à la biodiversité et au piégeage du CO2 émis par l'ensemble des activités humaines et industrielles.
Seule l'agriculture, avec la forêt, ont cette capacité de stocker du carbone dans le sol et le végétal. En effet, grâce au mécanisme de photosynthèse, les plantes captent le C02 de l'air pour le transformer en matière végétale, qui est à nouveau introduite dans le sol et transformée en matière organique, si importante à l'équilibre agronomique.

Depuis 2017, j'ai débuté un long parcours de transition vers l'agriculture de conservation des sols.
Agriculture qui repose sur trois grands principes agronomiques appliqués simultanément : la suppression de tout travail du sol, la couverture (végétale ou organique) permanente du sol ainsi que la diversification de la rotation culturale. Le principal objectif de cette combinaison de principes est de réduire la dégradation des sols et d’améliorer à terme leur fertilité en utilisant intensivement les processus biologiques et écologiques de l’écosystème sol en remplacement de certains intrants. Des problèmes d’érosion éolienne et hydrique aux États-Unis et au Brésil sont à l’origine de cette évolution de l’agriculture. La diffusion de ces pratiques a été relativement lente en France.
Chaque principe est composé d’un ensemble de pratiques. Cependant, l’agriculture de conservation ne correspond pas seulement à une addition de pratiques mais aussi à des interactions entre composantes du système. Par exemple, la diversification et l’allongement de la rotation culturale, couplés à la mise en place de cultures intermédiaires, ont pour but de limiter adventices et autres bioagresseurs. Cela permet ainsi de diminuer les intrants phytosanitaires et, à terme, les engrais azotés si les couverts d’interculture mais aussi les cultures de vente contiennent des légumineuses. Les autres principaux bénéfices apportés par l’agriculture de conservation sont la réduction du temps de travail et de la consommation d’énergie fossile par hectare, l’amélioration de la vie du sol, l’accroissement du taux et la gestion durable de la matière organique du sol, la diminution de l’érosion et la limitation de l’évaporation des sols. L’agriculture de conservation demande une plus grande maîtrise technique qu’en travail du sol, pour assurer un bon semis et une bonne levée des cultures. La conservation d’une bonne vie du sol s’inscrit dans la préservation de la biodiversité et l’entretien de la fertilité des sols, qui sont des principes de l’agroécologie.
Les systèmes rencontrés en agriculture de conservation sont très variés puisque le choix des pratiques se fait en fonction des caractéristiques de la situation de production (pédoclimat, contexte socio-technique, …). De plus, les principes sont souvent appliqués partiellement, correspondant la plupart du temps à des étapes de transition, ce qui augmente cette diversité. Les principaux bénéfices apportés par l’agriculture de conservation sont en général les suivants : réduction du temps de travail et de la consommation d’énergie fossile par hectare, amélioration de la vie du sol, accroissement du taux et gestion durable de la matière organique du sol, diminution de l’érosion et limitation de l’évaporation des sols.
Fanny Roocks | Hélène Salva | Jean-Pierre Sarthou
Côté production, j'essaye autant que faire se peut de diversifier les cultures. Ainsi nous sommes passé de 4 cultures à 15 en l'espace de 3 ans, et cette transition va se poursuivre.
Les cultures de l'exploitation sont les suivantes :
Blé tendre panifiable
Blé améliorant
Blé dur
Colza
Betteraves sucrières
Orge brassicole
Maïs grain
Chanvre
Lentilles corail
Lentilles vertes
Lentilles blondes
Pois chiches
Quinoa
Lin semences
Sapins de Noël
A ces cultures commercialisées, viennent s'ajouter 15 ha de Mesures Agro-Environnementales et Climatiques, soit des terres sur lesquelles sont implantées pour 5 ans des espèces à fort intérêt pour la biodiversité et la protection de la ressource en eau.
La présence de phacélie sur ces terres permet notamment aux abeilles de bénéficier d'une source d'alimentation estivale, lorsque la plupart des espèces ne sont plus en fleur.
